EN BREF
|
ChatGPT, l’outil d’intelligence artificielle générative, a connu une adoption massive, avec plus de 200 millions d’utilisateurs réguliers. Cependant, son utilisation engendre une empreinte écologique croissante. Ce modèle consomme une quantité d’électricité significative, représentant jusqu’à 20% de l’énergie dans les centres de données, avec des projections de hausse de 70% dans les années à venir. En termes d’eau, une étude révèle que chaque session peut consommer jusqu’à 500 millilitres, sans compter la consommation pour le refroidissement des serveurs. La dépendance à des minéraux essentiels, comme le lithium et le cobalt, soulève des préoccupations environnementales, notamment la pollution et la déforestation. Enfin, les émissions de CO2 liées à une interaction avec ChatGPT sont notables, atteignant environ 0,27 kilogramme d’équivalent CO2 pour quelques échanges, soulignant ainsi l’impact environnemental de cette technologie. Au fur et à mesure que l’IA se développe, ces effets forts mettent en lumière le besoin d’une transparence accrue et de solutions durables.
Depuis son lancement, ChatGPT a rapidement conquis le quotidien de millions d’utilisateurs à travers le monde. Ce modèle d’intelligence artificielle, développé par OpenAI, permet de mener à bien diverses tâches, allant de la recherche d’informations à la création de contenu. Cependant, cet outil se caractérise également par une empreinte écologique non négligeable. Cet article a pour objectif de plonger au cœur de cette empreinte, en analysant spécifiquement la consommation d’électricité, d’eau, de minéraux, ainsi que les émissions de CO2 générées par l’utilisation de ChatGPT.
La consommation d’électricité : un enjeu croissant
La dépendance de l’intelligence artificielle à l’énergie élève des questions cruciales sur l’impact environnemental des systèmes comme ChatGPT. En effet, l’IA consomme une quantité importante d’électricité pour alimenter les serveurs qui hébergent ces modèles. Selon certaines estimations, l’IA représente entre 10 à 20 % de l’électricité utilisée dans les centres de données. Avec une progression attendue de 70 % chaque année, cette consommation pourrait atteindre des proportions vertigineuses dans les années à venir. Par exemple, d’ici 2027, ChatGPT pourrait consommer autant d’électricité que l’Espagne en 2022.
L’impact énergétique dépend largement de la source d’électricité. Dans des pays comme la France, où l’électricité est principalement décarbonée grâce à l’énergie nucléaire et renouvelable, l’empreinte peut être moindre par rapport à des régions comme les États-Unis, où les fossiles dominent encore. Cette variabilité soulève un point crucial : la lutte contre le changement climatique doit se passer par une décarbonation continue de la production d’électricité pour limiter l’impact des technologies de l’IA.
Consommation d’eau : un besoin croissant
La production et le fonctionnement des composants des serveurs d’IA nécessitent également des quantités significatives d’eau. D’une part, l’eau est utilisée pour la fabrication des matériaux nécessaires, tels que le cuivre et le lithium, composants essentiels pour les circuits. D’autre part, elle est nécessaire pour refroidir ces serveurs surchauffés lors des traitements de données massifs. Par exemple, une étude récente a estimé que ChatGPT-3 consommait environ 500 millilitres d’eau pour chaque dizaine de requêtes, une statistique qui pourrait avoir évolué depuis l’introduction de ChatGPT-4.
Face à la demande croissante d’eau dans le secteur technologique et à l’épuisement des ressources hydriques, l’impact environnemental de cette consommation d’eau ne peut être sous-estimé. À une époque où les crises hydriques se multiplient à une échelle mondiale, il est impératif d’examiner comment la dépendance à ces technologies exacerbe les défis en matière de disponibilité d’eau.
Des minéraux aux effets destructeurs
Comme toute technologie moderne, l’intelligence artificielle requiert un large éventail de minéraux pour ses composants. Les matières comme le cuivre, le lithium et le cobalt sont essentielles pour développer les infrastructures qui soutiennent des outils tels que ChatGPT. Cependant, l’extraction de ces ressources a des conséquences dévastatrices sur l’environnement. Elle est souvent liée à la pollution des eaux, à la destruction des écosystèmes naturels et à des atteintes aux droits humains dans certaines régions du monde.
Ce besoin croissant en minéraux constitue un conflit d’intérêts pour la transition écologique, car ces matériaux sont également cruciaux pour d’autres secteurs, tels que les véhicules électriques et les énergies renouvelables. L’utilisation de minéraux pour alimenter l’IA peut ainsi compromettre ces initiatives, ralentissant les efforts vers un avenir plus durable.
Les émissions de CO2 : un bilan alarmant
Pour mieux appréhender l’impact environnemental de ChatGPT, l’analyse des émissions de CO2 associées à son utilisation s’avère primordiale. En se basant sur un comparateur élaboré par l’association Gen AI impact, il est estimé qu’une courte conversation avec le dernier modèle de ChatGPT émet environ 0,27 kilogramme d’équivalent CO2 (eqCO2). Cela se traduit par près d’une tonne de CO2 par an pour un utilisateur faisant dix échanges par jour, une quantité qui dépasse les recommandations de l’Accord de Paris.
Avec l’évolution des modèles, les émissions de CO2 continuent d’augmenter. Les modèles plus récents, comme ChatGPT-4, présentent une empreinte carbone largement supérieure à celle de leurs prédécesseurs. Il est maintenant estimé qu’une interaction avec ChatGPT-4 émet environ cent fois plus de CO2 que son prédécesseur, ChatGPT-3.5. Un passage soudain à une version plus polluante pour des millions d’utilisateurs a pour effet d’aggraver encore cette situation.
La normalisation de l’utilisation de l’IA
ChatGPT s’est intégré de manière si profonde dans le quotidien des internautes que ses utilisateurs préfèrent souvent cette solution par rapport à une recherche traditionnelle sur Google. Pourtant, il convient de noter qu’une requête sur ChatGPT utilise entre six et dix fois plus d’énergie qu’une simple recherche en ligne. Cela pose une question cruciale sur nos choix technologiques et leur impact à long terme sur l’environnement.
Selon des experts, une prise de conscience sur l’impact concret de leurs demandes pourrait inciter les utilisateurs à réévaluer leur usage de ChatGPT. La nature invisible de ces effets pour les utilisateurs rend néanmoins cette sensibilisation complexe. Les impacts environnementaux sont souvent éloignés des yeux des utilisateurs, ce qui complique leur capacité à saisir la portée de cette consommation énergétique.
Les conflits d’usage et les choix stratégiques
La demande croissante d’électricité par l’IA devrait doubler d’ici 2030, dépasse la capacité des énergies renouvelables à suivre le rythme. Cela soulève le risque de conflits d’usage, particulièrement quand cette demande énergétique empiète sur d’autres besoins essentiels. Alors que l’électrification des secteurs traditionnels, comme les transports et le chauffage, devient urgente pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la question éthique se pose : les géants de la tech peuvent-ils se permettre d’utiliser une électricité dite « propre », laissant le reste de la population recourir à des énergies carbonées ?
Dans ce contexte, l’essor de l’IA compromet d’ores et déjà les ambitions climatiques de grandes entreprises. Par exemple, Microsoft a enregistré une augmentation de 30 % de ses émissions de CO2 entre 2020 et 2024, tandis que Google a observé une hausse de 48 % entre 2019 et 2023, essentiellement à cause des besoins croissants en centres de données pour l’IA.
Un outil paradoxal : production et efficacité
Il est primordial de reconnaître que l’IA n’est pas seulement responsable de ses propres émissions, mais elle ampilifie aussi la productivité dans des secteurs polluants, tels que le textile ou la technologie. Lou Welgryn, spécialiste de l’IA, souligne que l’efficacité dans un monde hypercarboné entraîne une hausse des émissions globales. Ainsi, même si ChatGPT et d’autres systèmes d’IA peuvent offrir des outils pour améliorer la durabilité, tels que la modélisation climatique ou la détection de fuites de méthane, leur impact net devra être mesuré dans le cadre de leurs effets dans un paysage déjà pollué.
Propositions pour une meilleure gestion de l’IA
Étant donné les enjeux associés à l’IA générative comme ChatGPT, il devient indispensable d’adopter des régulations claires pour évaluer et réduire son empreinte écologique. Une suggestion innovante consiste à établir un « DPE de l’intelligence artificielle », qui évaluerait les impacts écologiques de différents modèles en matière de consommation d’énergie, d’eau et d’émissions de CO2. Cela offrirait aux entreprises un cadre pour améliorer leur impact et aux utilisateurs des repères pour prendre des décisions plus éclairées concernant leur usage de l’IA.
Cette approche pourrait également encourager le développement de modèles d’IA optimisés pour des tâches spécifiques, limitant ainsi l’effet de dilution que présentent les modèles généralistes tels que ChatGPT. En procédant ainsi, les entreprises pourraient orienter leurs efforts vers un usage plus écoresponsable, et le grand public pourrait profiter d’une intelligence artificielle moins impactante sur l’environnement.
Éco-responsabilité : enjeux et perspectives
Face à l’ampleur des défis environnementaux, il est impératif que les utilisateurs et les développements technologiques prennent en compte l’éco-responsabilité dans leurs choix. La sensibilisation du public à l’empreinte écologique de l’IA est essentielle pour orienter les comportements vers des pratiques plus durables. En comprenant les conséquences de l’usage d’outils comme ChatGPT, on pourrait espérer une gestion plus équilibrée des ressources environnementales.
La route vers une intelligence artificielle durable est encore longue, mais elle peut être franchie grâce à une collaboration entre chercheurs, entreprises et utilisateurs. L’adoption de pratiques durables, conjuguée à une pression sociale pour des alternatives écologiques, pourrait transformer l’IA d’un outil qui renforce les crises environnementales en un levier pour un futur plus vert.
Dans un monde de plus en plus connecté, l’utilisation des outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT est devenue monnaie courante. Cependant, derrière cette façade utile se cachent des questions cruciales sur l’impact environnemental. L’analyse de la consommation d’électricité révèle que l’intelligence artificielle représente déjà entre 10 à 20% de la consommation électrique totale des centres de données. Cette proportion pourrait grimper de manière alarmante dans les années à venir, avec des prévisions indiquant que l’utilisation de l’IA pourrait nécessiter autant d’électricité que l’Espagne en 2022 d’ici 2027.
La question de l’approvisionnement en eau est tout aussi préoccupante. ChatGPT, par exemple, consommerait environ 500 millilitres d’eau pour quelques dizaines de requêtes. En tenant compte du nombre colossal de requêtes effectuées chaque jour, l’impact sur les ressources en eau devient rapidement vertigineux. Cette nécessité d’eau s’inscrit dans une dynamique complexe où l’eau est utilisée non seulement pour la production des composants du matériel informatique, mais également pour maintenir des températures optimales dans les centres de données, ce qui aggrave encore la situation.
Les minéraux nécessaires à la fabrication des composants électroniques présentent également un problème majeur. L’extraction de minéraux tels que le cuivre, le lithium et le cobalt engendre des conséquences environnementales significatives, notamment la pollution de l’eau et la déforestation. De plus, ce processus est souvent associé à des violations des droits humains dans les régions où ces ressources sont extraites. Cette réalité nous pousse à réfléchir à la capacité de l’industrie à satisfaire les besoins croissants de l’IA sans compromettre l’environnement.
Enfin, les émissions de CO2 générées par l’utilisation de ChatGPT soulèvent des inquiétudes majeures. Une interaction avec le modèle peut engendrer environ 0,27 kilogramme d’équivalent CO2, ce qui, au fil des jours, représente près d’une tonne de CO2 par an pour un utilisateur moyen. Les derniers modèles de ChatGPT ont montré une augmentation inquiétante de ces émissions, le dernier modèle émettant jusqu’à cent fois plus de CO2 que son prédécesseur. Cet accroissement des besoins en énergie et en ressources, associé à une hausse des émissions, nous rappelle l’impact discret mais significatif de nos choix technologiques sur le changement climatique.