EN BREF
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Selon une étude du Shift Project, les émissions cumulées du football et du rugby en France s’élèvent à 2,2 millions de tonnes de CO2 par an. Ce bilan englobe à la fois le sport professionnel et amateur, avec des données sur les déplacements et la consommation énergétique des infrastructures. Les résultats montrent que le football, avec 2 millions de licenciés, est responsable de 62 % des émissions, contre 38 % pour le rugby. La mobilité est identifiée comme la principale source d’émissions, représentant 50 % de l’impact total. L’étude propose des solutions pour décarboner le sport, telles que la réduction des déplacements et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Le football et le rugby, deux sports emblématiques et prisés en France, ne sont pas épargnés par l’impact environnemental de leurs activités. Selon une étude menée par le Shift Project, leurs émissions annuelles cumulées atteignent 2,2 millions de tonnes de CO2, équivalentes à celles d’une ville comme Lille. À travers une analyse approfondie, cet article mettra en lumière les principales sources d’émissions, les disparités entre ces deux sports, ainsi que les pistes pour réduire leur empreinte carbone et assurer une transition vers des pratiques plus durables.
Les chiffres clés de l’empreinte carbone
Les données recueillies par le Shift Project révèlent que le football et le rugby représentent une part significative des émissions de gaz à effet de serre en France. Plus précisément, les matchs amateurs génèrent 1,37 million de tonnes de CO2 équivalent, tandis que les matchs professionnels comptent pour 310 000 tonnes. Ensemble, ces deux sports affichent une empreinte carbone annuelle d’environ 2,2 millions de tonnes de CO2, soit une quantité égale à celle des émissions d’une ville telle que Rennes.
Répartition des émissions entre football et rugby
Il est intéressant de noter que les émissions liées au football se révèlent beaucoup plus élevées comparées à celles du rugby. Avec 2 millions de licenciés, le football est responsable de 62 % des émissions mesurées, alors que le rugby, ayant environ 200 000 licenciés, n’en représente que 38 %. Ce déséquilibre s’explique par le nombre supérieur de pratiquants et le plus grand nombre de matchs organisés dans le football.
Impact des activités du sport amateur
Près de 80 % des émissions totales proviennent du sport amateur. En effet, la masse des pratiquants entrant en jeu contribue de manière significative à l’empreinte carbone. Par conséquent, il devient impératif de prendre en compte les activités au niveau local et les déplacements des sportifs et des spectateurs.
Les principales sources d’émissions
Les déplacements représentent le principal poste de contribution aux émissions de CO2, tant pour les sportifs que pour les spectateurs. En effet, presque la moitié des émissions totales proviennent des trajets effectués pour se rendre aux événements sportifs.
Dépendance aux énergies fossiles
Cette réalité met en avant une forte dépendance du sport aux énergies fossiles. Dans le sport amateur, environ 75 % des trajets sont réalisés en voiture, tandis que les déplacements en avion sont plus fréquents du côté des événements professionnels ou des rencontres de grande envergure, où les spectateurs viennent souvent de loin.
Autres sources d’émissions
Au-delà des déplacements, d’autres contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre se dessinent. La construction, l’entretien et l’utilisation des infrastructures sportives occupent la deuxième place, représentant 21 % de l’empreinte carbone. Ensuite, la fabrication des équipements sportifs suit de près avec 18 %. Ces chiffres montrent l’importance d’évaluer et d’optimiser chaque aspect des activités sportives pour réduire leur impact environnemental.
Les enjeux de la décarbonation
Face à cette réalité, il revient aux acteurs du sport de se mobiliser pour engager une transition vers des pratiques plus durables. Décarboner le sport s’avère essentiel non seulement pour répondre aux enjeux climatiques, mais aussi pour préserver les valeurs de santé et de convivialité qui caractérisent les sports collectifs. Cette transition demande l’implication de plusieurs secteurs de la société, notamment celui des transports, de l’énergie et des choix de production.
Objectifs de réduction des émissions
Le Shift Project souligne qu’il est possible de réduire l’empreinte carbone du football et du rugby par un facteur de cinq d’ici 2045, en alignant ces sports avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris. Surtout, 90 % de ces réductions pourraient être réalisées en préservant l’organisation actuelle de ces activités sportives, ce qui souligne qu’une transformation structurelle n’est pas nécessaire.
Impact des événements internationaux
Les rencontres internationales représentent un défi particulièrement important, car bien qu’elles ne constituent qu’une petite portion des matchs, elles sont responsables d’une part disproportionnée des émissions. En effet, ces événements comptent pour environ 6 % des rencontres professionnelles tout en générant 60 % des émissions. Cela soulève la question fondamentale de la nécessité de revoir l’organisation des compétitions internationales afin d’atténuer leur impact environnemental.
Des solutions pour réduire l’empreinte carbone
Pour répondre à l’enjeu de la décarbonation, il est impératif de développer des stratégies permettant de réduire l’impact des sports sur le climat. Cette démarche passe par plusieurs pistes d’actions concrètes.
Optimisation des transports
Un levier majeur à l’échelle locale est l’optimisation des transports. Cela peut passer par l’incorporation de solutions telles que coupler la vente de billets à des titres de transport en commun. De plus, instaurer des dispositifs d’incitations pour les supporters utilisant les transports en commun pour se rendre aux matchs est une initiative pertinente.
Économie d’énergie et durabilité des infrastructures
Le développement d’infrastructures sportives durables doit également figurer parmi les priorités. Par exemple, intégrer des matériaux comme le bois dans la construction des stades peut réduire les émissions associées à leur édification. L’illustration de la ville de Nice, qui a réussi à diminuer de 10 % son empreinte carbone en intégrant du bois dans son stade, en témoigne.
Durabilité des équipements sportifs
Pour améliorer la durabilité, l’allongement de la durée de vie des équipements par le biais de réparations et de recyclages est également essentiel. Cela inclut une réflexion sur la production des équipements et la nécessité de privilégier des méthodes durables dans leur conception.
Vers un engagement collectif
La transformation du secteur sportif dépendra également de l’engagement collectif de tous les acteurs concernés, notamment les clubs, les fédérations et les associations sportives engagées vers un avenir plus écoresponsable. Ces efforts doivent être renforcés par des campagnes de sensibilisation visant à éduquer les acteurs du sport et le grand public sur l’importance de la décarbonation.
Initiatives particulières et cas exemplaires
Des initiatives sont déjà en cours, telles que l’augmentation de l’offre de nourriture végétale dans les stades et le développement de systèmes de recyclage des déchets générés lors des matchs. Les clubs peuvent également jouer un rôle crucial en étant des ambassadeurs de la durabilité et en promouvant des modes de vie sains auprès de leurs supporters.
Le rôle des politiques publiques
Enfin, les politiques publiques joueront un rôle clé dans l’atteinte de ces objectifs. Des incitations fiscales, des subventions pour des projets écoresponsables, et des investissements responsables doivent s’articuler pour favoriser l’émergence d’un sport durable en France.
Il est indéniable que le football et le rugby ont un impact environnemental significatif en France. Toutefois, en adoptant des mesures concrètes et en engageant tous les acteurs, il est possible de réduire cet impact et d’orienter ces pratiques sportives vers un avenir plus durable.

Témoignages sur l’analyse de l’empreinte carbone du football et du rugby en France
En découvrant les résultats de l’analyse menée par le Shift Project, il est difficile de ne pas être interpellé par l’ampleur de l’empreinte carbone générée par le football et le rugby en France. Les chiffres, en particulier les 2,2 millions de tonnes de CO2 annuelles, sont un véritable choc. Cela remet en question non seulement notre rapport au sport, mais également notre responsabilité collective envers l’environnement.
Un entraîneur de football amateur témoigne : « Nous avons toujours pensé que le sport était une activité bénéfique, tant sur le plan physique que social. Mais entendre que notre passion génère autant d’émissions nous pousse à réfléchir. Comment pouvons-nous réduire notre impact, sans sacrifier la convivialité et la santé que nous chérissons tant dans le sport? »
Un joueur de rugby professionnel partage son inquiétude : « Je voyage beaucoup, que ce soit en avion ou en bus pour les matchs. J’ignorais que ces déplacements auraient un tel effet sur l’environnement. En tant qu’athlète, je veux être un exemple à suivre. Nous devons réfléchir à des solutions, comme le covoiturage ou d’autres modes de transport plus durables. »
Les supporters n’échappent pas à la réalité. Un fan de rugby déclare : « Se rendre au stade chaque week-end me fait vibrer. Mais maintenant, je me rends compte que chaque déplacement a un coût écologique. Je suis prêt à changer mes habitudes, en prenant plus souvent les transports en commun pour venir voir mon équipe. Après tout, c’est pour la planète que nous devons agir! »
Enfin, un dirigeant d’association sportive souligne : « La prise de conscience est essentielle. Nous avons la responsabilité d’éduquer nos joueurs, nos bénévoles et nos supporters. L’impact carbone du sport doit être intégré dans nos décisions, que ce soit lors de l’organisation d’événements ou de la gestion de nos infrastructures. Le sport doit devenir un modèle de durabilité. »